Les encombrants regrets.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 5 lecture
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Quand je serai bien vieux, tout pétri de regrets
Aux souvenirs joyeux de ma saine jeunesse
J’aurai bien en pensée encore l’allégresse 
Qui me prenait si fort quand dans mes bras serrais

Celle qui en ce temps là partageait mes faiblesses
Pour tout l’amour qu’alors je voulais vivre entier
Pour ce monde offert où tout m’appartenait
Et dont je voulais jouir sans en avoir de cesse.

L’illusion fait au coeur ma foi bien plus de bien 
Que la lucidité qui la chasse au loin
L’envie et le désir tout réveillent bien mieux
Quand la vieillesse éteint, comme l’eau sur le feu.

Lorsque j’étais si jeune, je n’avais ce savoir
De tous ces privilèges qu’effacent après les ans
Je m’en voulais vieillir pour enfin tout avoir
Sans comprendre la joie qu’il y a dans l’instant.

Je veux devenir vieux, sans regarder derrière 
Il n’y a rien à gagner lorsqu’on se retourne
Je le sais maintenant que toujours la roue tourne
Jusqu’à ce que s’éteigne, pour nous toute lumière.

Je me force un peu à porter mon regard
Juste un peu en avant, à goûter sans retard
Les bonheurs qu’il me reste, je ne veux les manquer
En noyant le présent sous d’encombrants regrets.
Pierre Jean Boutet - Logo
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