Les liens.

De plus en plus nombreux et de plus en plus seuls
À la fois entassés, à la fois isolés,
Jamais physiquement tous aussi rapprochés, 
Jamais pourtant les cœurs ne sont si éloignés.

Grandes barres d’immeubles ou clapiers insensés,
Grandes rues populeuses, campagnes désertées,
Familles éclatées aux quatre coins du monde,
Plus de temps pour souffler, pas même une seconde.

Plus de peuples unis, des archipels en lutte
C’est du chacun pour soi, les autres ça rebute.
Mille et une causes, auxquelles se raccrocher
Pas à la seule qui compte, celle de l’humanité.

Combien tout au milieu de cette multitude
Pour ressentir des affres de grande solitude ?
Combien abandonnés par des gens trop lointains,
Pour quand c’est difficile leur tenir la main ?

Quand l’autre est trop proche et qu’on ne le connaît
Il devient l’ennemi menaçant ce qu’on est
Quand on se sent trahi par sa communauté 
L’autre est vite haï, et objet de rejet.

Comment retricoter les liens indispensables 
Et refaire des mailles avec tous nos semblables ?
Comment donner à tous un même et grand projet
Qui seul pourrait peut être sauver l’humanité ?