Les longs récits

Publié le 03 août 2025 5 minutes de lecture 5 lecture
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           Sont fascinants 
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           Des chats errants 

Il y a déjà très longtemps
En un pays loin au levant
Naquit un prince, un vrai pur sang
D’une lignée de bien mille ans.

Le roi, la reine étaient contents
Très rassurés dorénavant 
Le trône aurait un occupant
Qui règnerait encore un temps.

Mais il survint l’événement 
Qu’on appela l’enlèvement 
Quelqu’un s’empara de l’enfant
Qui disparut en un moment.

Ce fut un vrai effondrement
Bien trop âgée est maintenant
La reine du pays du levant
Pour engendrer un autre enfant.

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Alors bien des années durant 
Fut recherché à tout instant 
L’héritier pris à ses parents
Mais las l’échec resta patent.

Grandit pas loin pendant ce temps
Le petit, le pauvre innocent
Dans la masure d’un manant
Son épouse privée d’un enfant.

De tous les soins eut son content
Entouré de ses nouveaux parents
Il devint fort, adolescent
Puis un jeune homme très allant.

Il rencontra un herboriste
Versé dans les plus grands mystères 
À lire les signes de pistes
Ainsi qu’aussi toutes les lettres.

Un vieux soldat ami du père 
Lui apprit les lois de la guerre
À manier le cimeterre 
À épargner les hommes à terre.

N’oubliez pas quel est son nom
N’oubliez pas quel est son nom
Avant qu’il ait quelque renom
On l’appela simplement Bono
Qui n’étonnait dans tout le lot.

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Quand il atteignit ses vingt ans
De partir pour lui était temps.
Vivre sa vie hors du foyer
Gagner son pain et son loyer.

Il avait l’esprit d’aventure
Cultiver n’était dans sa nature
Il dormit deux ans à la lune 
Sur mille chemins de fortune .

Bientôt bandit de grands chemins
Il créa bande de malandrins
Mais ce n’étaient des assassins
Ils ne volaient que les rupins.

Le roi eut vent de ses méfaits 
Il envoya toute une armée  
Qui d’un rapide tour de main 
Vainquit Bono et ses vilains.

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Il fut conduit au pied du roi
Baissa la tête lentement
La reine poussa un cri strident
Sire voyez c’est notre enfant.

L’homme avait là sur la nuque
Une tâche de sa naissance
Que seuls les gens de confiance
Savaient cachée sous la perruque.

Bono n’arborait de coiffure 
Autre que ses propres cheveux
Rasés de près dès sa capture
Comme la coutume le veut.

D’où venez-vous lui dit le roi
Je ne vous dirai pas l’endroit 
Car je dis vous n’avez le droit 
De punir un autre que moi.

N’ai crainte alors sourit le roi
Car je crois que tu es celui
Qui nous fut enlevé jadis
Tu es à présent sous ton toit.

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Bono n’en crut pas ses oreilles
Tout ce palais et ses merveilles
Étaient donc sien depuis toujours
Mais il sourit lors à son tour.

Savez-vous bien père et mère 
Puisque vous vous dites ainsi
Votre pays sent la misère 
Alors que vous êtes ici.

Trônant sans honte dans le luxe 
Tandis qu’ailleurs le peuple souffre
Trouvez-vous que cela est juste ?
Ses paroles sentaient le souffre.

J’ai bien connu le sort des gens
Je leur ai donné tout l’argent
Que j’ai pris à ceux comme vous
Qui n’ont jamais vécu l’égout.

Le roi soudain droit se leva
Et vers Bobo il s’avança
Puisque tu nous es revenu
Je te rendrai ce qui t’es dû.

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De sa tête il enleva
Sa couronne d’or et d’argent
De sa main aussi il donna
Le sceptre orné de diamants

Il les tendit lors à Bono
Vive le roi, le roi nouveau
Fais donc les lois que tu espères 
Pour que justice à nouveau règne.

Bono les prit un peu surpris
Il s’attendait à être puni
De ce jour alors il régna
Et sagement bien gouverna.

Il réunit même au palais
Les parents qui l’ont élevé
Et ceux grâce à qui il pouvait
Faire le bien comme il voulait.

Il se maria en grandes pompes
Sous les vivas de ses sujets
Mais en cela point il ne trompe
Ceux qui ont cru en ses projets.

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