Les pas effacés.

Publié le 03 août 2025 moins d'une minute de lecture 5 lecture
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Le temps semble arrêté lui dont la cavalcade 
Ne cesse d’emporter tant de mes camarades
Est-ce bien une pause ou un moment tranquille
Où je puis oublier qu’il n’est pas immobile ?

Laissez-moi me bercer de la douce illusion
Que je ne vais plus perdre aucun des compagnons
Que nous allons rester toujours ces bons garçons 
Qui se trouvent si bien quand ils font réunion.

Profitons de la pause, elle est d’exception
Je sais que le faucheur rarement se repose
Il reprendra son geste régulier et profond
Qui sait de quelle vie il fanera la rose ?

J’aime le va et vient de la houle qui berce
Ainsi que fait le vent, ou le sol sous la herse
J’aime ces mouvements mille fois répétés 
Qui laissent l’impression d’être l’éternité.

Qu’il n’y ait ni début et ni même de fin
Que tout soit maintenu en des gestes sans fin 
Comme cette caresse offerte par ta main
Ou bien ce baiser tendre déposé ce matin.

Qu’il n’y ait plus ces départs comme arrache coeurs
Lorsqu’un proche s’en va ou pire lorsqu’il meurt
Qu’il n’y ait plus de glas au clocher de l’église 
Qu’il n’y ait plus de pas effacé ou qu’on brise.
Pierre Jean Boutet - Logo
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