Les petits cailloux.

J’ai posé des cailloux pour former une flèche 
Sur le petit sentier qui mène à ma cabane 
D’une chandelle aussi, j’ai allumé la mèche 
Pour que tu vois la porte, je ne suis pas un âne.

Peut-être viendras-tu sur tes jolis souliers 
En suivant cette flèche qui conduira tes pas
À mon humble demeure cachée dans les halliers
Ainsi grâce à mes flèches, tu ne te perdras pas.

Si ta curiosité mord à mon stratagème 
Tu m’entendras alors te dire que je t’aime,
Combien je me sens seul au cœur de la forêt 
Que je forme le voeu de t’y voir fureter.

Je suis le farfadet, le lutin qui y vit
Personne ne me voit, toi seule un jour me vit.
Depuis ce jour je suis comme un peu  étourdi 
Par tes beaux yeux ma mie, viens en mon paradis !

Si tu ne vois mes flèches, écoute les clochettes 
Elle te guideront jusqu’en ce lieu secret,
Et ne prends surtout pas la poudre d’escampette
J’ai cuisiné pour toi du doux et du sucré.

Je sais aussi chanter, je joue de la musique
Sur un violon que j’ai moi même fabriqué 
D’une coque de noix et de fils d’araignée,
En guise d’archet , juste un brin d’angélique.

J’élève un joli faon qui a perdu sa mère 
Une biche abattue par un chasseur cruel
Et il me suit partout, où que j’aille et j’erre
D’avoir tel compagnon ne m’est habituel.

Si je t’ai bien comprise et ne suis dans l’erreur
J’ai senti qu’un grand vide régnait en ton cœur 
Rejoins dans la cabane le pauvre solitaire 
Son doux faon si gentil, et égaie ta misère.

J’irai donc tous les jours pour poser des caillouxSur le petit sentier qui mène à mon havre J’allumerai la mèche si le temps est au douxPour que tu vois sa porte, ton absence me navre.
J’irai donc tous les jours pour poser des cailloux
Sur le petit sentier qui mène à mon havre 
J’allumerai la mèche si le temps est au doux
Pour que tu vois sa porte, ton absence me navre.