L'horloger fou

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 6 lecture
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Les flammes du crépuscule embrasent le couchant
Les premières étoiles se montrent au firmament
Encore un jour de plus, encore un jour mourant
La pendule égrène sa course lentement.

Je vais comme je fais, quand chaque soir revient
Faire les mêmes gestes, inlassablement
Comme si sur moi passait le flot du temps
Que ce souffle de vie, je garde et je retiens.

Car je suis le gardien de la course des jours
Je veille avec soin au respect de leur cours
Depuis la nuit des temps, je règle les horloges
Pour que jamais le jour à la nuit se dérobe.

Ce cycle éternel qui rythme toute vie
Est celui des planètes dans leur course infinie
Je dois suivre les lois qui sont dans l'univers
Et appliquer l'effet qui joue ici sur terre.

D'un claquement de doigts, je corrige le tir
Lorsque la mécanique peine à repartir
D'un souffle énergique je relance la boule 
Afin que sur les mers vivent marées et houles.

Nul ne soupçonne même jusqu'à mon existence
Sauf un petit garçon qui souffre de mon absence
Depuis que je vis là dans ce vieil internat
Oublié par les hommes, dans ce vieux pyjama.

J'avais une famille on me l'a enlevée 
Car personne ne croit à mes billevesées 
Mais je suis le gardien de la course des jours
Je veille avec soin au respect de leur cours.

Des feux sont allumés ce jour dans le lointain
C'est un nouveau matin qui ouvre son chemin
Encore un jour de plus, encore un jour naissant
Les aiguilles à l'horloge progressent posément.

Je vais comme je fais quand le soleil revient
Faire les mêmes gestes, inlassablement
Et sur moi inlassable, passe le flot du temps
Et mon souffle de vie épouse ce refrain.
Pierre Jean Boutet - Logo
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