Limpossible périple.

Publié le 03 août 2025 3 minutes de lecture 5 lecture
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J’ai vu de Magellan le douloureux voyage
Qu’il fit autour du monde dans un tout autre âge 
Où nulle carte alors ne montrait le chemin
Où l’on devait prier tous les jours quelque saint,

Pour avancer encore dans des mers inconnues
Pour trouver ce passage que nul n’a jamais vu 
Quand Christophe Colomb s’était avant heurté 
À cette Amérique, obstacle obstiné.

Il dut convaincre un roi espagnol, orgueilleux
Lui marin portugais d’abord traître à ses yeux
Lui faire miroiter la route des épices 
Vers les îles Moluques promesses de délices.

Affirmer que ces îles étaient du bon côté 
De l’antiméridien qui alors partageait
Entre le Portugal et l’Espagne rivale
Les mers où s’affrontaient leurs flottes amirales.

Commandant d’une escadre de cinq nefs affrétées 
Pour naviguer deux ans contre vents et marées 
Avec des capitaines espagnols et hostiles
Qui ne voyaient en lui que l’intrigant habile,

Il partit espérant revenir très glorieux
Apporter à son roi des cadeaux très précieux 
Sachant bien que l’échec n’était envisageable
Sous peine de finir déchu et misérable.

Ce qu’il dû affronter avec son équipage, 
Nous savons en détail leur pérégrinations, 
Dépasse de beaucoup notre imagination,
Grâce à Picafetta, chroniqueur du voyage.

Découvrir puis franchir cet immense détroit
Labyrinthe semé de tant d’îles et de caps
Fut une aventure, malgré maints handicaps,
On mesure à quel point le succès est étroit.

Il portera son nom, voie vers le Pacifique
Cet océan immense jusqu’ici inviolé 
Qui sépare les Indes des côtes d’Amérique
Pendant plus de cent jours il va y déployer 

Les voiles fatiguées de ses derniers navires
Où des marins mouraient de scorbut et de fièvres 
Poursuivant jusqu’au bout son impossible rêve.
Voir qu’il s’était trompé, ce fut pour lui le pire :

Les îles Philippines n’étaient du bon côté 
Mais bien en territoire qu’on disait portugais.
Son dépit fut si grand qu’il meurt à quarante ans
En s’en allant combattre sans succès à Mactan.

Des plus de deux cents hommes restaient moins que moitié 
Ayant perdu leur guide ils se mirent à errer
En tête un capitaine sans aucune morale
Ils furent des pirates aux agissements sales.

Les fameuses Moluques ils surent alors gagner
Remplirent bien leurs soutes de tonneaux plein à ras
Des fruits convoités de ces girofliers
Qui ne poussent qu’ici valant tous les combats.

Les survivants à bout renversèrent le bougre
Et mirent à leur tête des chefs plus conséquents 
L’un repartit vers l’ouest se heurtât aux typhons
Fut capturé ensuite et coulé par le fond

L’autre choisit la route des marins portugais 
Et malgré les obstacles, les dangers et la faim
Sut contrarier le sort qui tous les menaçaient
Donner à ce périple une ultime fin.

Ce sera Elcano et à peine 18 hommes
Qui purent regagner après trois ans Séville.
Bouclant un tour du monde au prix de tant de vies
C’est depuis cette époque qu’on comprit ses limites.

Il y a cinq cent ans, un homme exceptionnel
Sut braver les obstacles pour tenter l’impossible.
C’est à ce qu’on en dit le plus fameux exploit 
Dans l’histoire des hommes que ce voyage là.
Pierre Jean Boutet - Logo
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