Lultime ellipse.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 4 lecture
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Si vous voulez me voir, un jour enfin me taire 
Je crains qu’il vous faille espérer qu’on m’enterre.
Car je n’ai, sachez-le, pas autre chose à faire
Que filer et tisser à l’infini mes vers.

Point n’êtes obligés, à coup sûr de les lire,
Cela n’empêche en rien, que toujours j’en délivre.
Si quelque chercheur d’or, entreprend de trouver,
Au milieu des gravats, la pépite espérée.

Quand la vie me traverse, elle vole au passage 
Des mots que son courant, dépose sur la page.
Elle rencontre parfois un filon prometteur,
Surtout quand elle fait des détours par mon cœur.

Je ne suis après tout, qu’un fort grossier tamis 
Qui filtre tous les mots que ses mailles ont pris. 
Je m’emploie à le faire, toujours un peu plus fin
Pour qu’il retienne aussi, les mots dont on a faim.

De petits mots de rien, mais qui nous disent tout
Des mots de joie, d’amour, qui éclairent les jours
Des mots tout aussi forts, qu’ils savent être courts
De ceux dont on voudrait, qu’ils soient toujours partout.

Si vous ne m’entendez et si je me suis tu 
C’est là, sachez-le bien, que je ne serai plus.
A la place que j’ai, il n’y a pas d’éclipse
Lorsque je me tairai, sera l’ultime ellipse.
Pierre Jean Boutet - Logo
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