Mille et un cahiers.

Je connais des histoires de bruit et de fureur 
Écrites à l’encre rouge, dans de grands cahiers noirs.
On n’y lit que violence, haine ou fureur
Ne brille dans leurs pages, nulle lueur d’espoir.

Je sais d’autres parcours, de paix et de douceur
Couchées à l’encre bleue, dans de grands livrets blancs.
On y voit de l’amour, de l’amitié, du coeur
La clarté chasse en eux tout ce qui est troublant.

Nos vies sont, voyez-vous, des bibliothèques
Remplies de tous ces livres aux couleurs contrastées.
Le sort prend toutefois souvent une hypothèque 
Et réclame sont dû. On peut bien protester.

C’est sur de grands damiers, de cases blanches et noires
Que nous jouons aveugles des parties insensées 
Ceux qui ont de la chance jouent sur les cases ivoire
Les moins vernies échouent, las sur les plus foncées.

Dès le premier chapitre, les dés semblent jetés 
Tant les choses sont vite, bien ou mal engagées.
Mais lorsque tout va bien, souvent on craint le pire
Et lorsque tout va mal, on aimerait en rire.