Nouveau rapport au temps qui ne court plus si vite

C’est du moins l’impression qu’il donne quand on habite 
Depuis tant de semaines dans sa propre maison
Au point de risquer d’en perdre la raison.

Avant à chaque instant, une chose à faire 
Quand ce n’était plusieurs, mais il fallait s’y faire.
Du matin jusqu’au soir pas d’interrogation
Avoir du temps pour soi, il n’en était question.

Tout à coup tout s’arrête, plus question de bouger
Si ce n’est du fauteuil jusqu’au garde manger.
Un grand vide se crée, qu’il s’agit de combler
On est pris de vertige, on est déboussolé.

N’est ce pas l’occasion, levant les yeux au ciel 
De découvrir enfin ce qui est l’essentiel.
Est-on privé de tout ou bien du superflu
Qu’est-ce donc qui nous manque, qui nous manque le plus ?

Bien sûr tous les amis, les parents, les enfants
Bien sur de côtoyer tous les jours d’autres gens.
Mais ce qui nous manquait, un peu de précieux temps 
Nous manque-t-il encore, alors qu’on en a tant ?

Mais du temps pour quoi faire tout seul face à soi même ?
Peur de s’interroger sur l’existence même ?
Ce qu’on a évité, étourdi par l’action,
Ce sont quand elles surgissent, de curieuses questions.