Orgueil

La vague se fracasse contre les noirs récifs
Même quand elle se casse, le heurt, lui, est massif.
Et le rocher,si noir qu'alors il lui paraisse,
N'en sortira intact, car un peu il se blesse.

On les croit comme rocs ces hommes imperturbables
Détenteurs des pouvoirs, bien assis à leur table
Mais sous tant de critiques et de réprobation
Derrière leur mission, ils sont chairs et passions.

La tempête de sable fouette ces constructions
Elles dressées, grandioses, tout au cœur des déserts 
Mais qu'en restera-t-il après ces millénaires
De violentes rafales et lentes érosions ?

Ils ont une résistance au delà du commun
Ces hommes ou ces femmes qui gouvernent le monde
Ils se croient protégés de ces peuples hagards
Mais craignent qui rongent leur pouvoir.

Voyez comme elles sont fières, nos cités et nos villes
Voyez comme elles s'étalent au pied de ces volcans
Ou au bord de ces failles qui sont partout mobiles
Elles peuvent être effacées, de là, en un instant.

Les hommes ont vie courte, même on dit, dérisoire 
Comment peuvent-ils donc agir comme ils le font ?
A vouloir se hisser tout en haut au pouvoir
Quand ils savent demain, que poussières ils seront.