Patient.

Il se tenait assis à côté de la porte
Le dos un peu voûté, et le chapeau baissé 
Il attendait patient qu’un ami lui apporte
Les nouvelles du jour dont il ne se lassait.

Il devint hélas faible quand son corps l’a trahi 
Mais il gardait quand même l’esprit vif et curieux
Il voulait tout connaître du village, du pays
Et donnait sur tout ça des avis facétieux.

Il en avait tant vu et il était si vieux 
Et il ne croyait plus que les hommes changent.
Quelles que soient leurs croyances, et quels que soient leurs dieux
C’est toujours la violence et non paroles d’anges.

Il avait aussi lu tous les grands philosophes
Pessimistes, optimistes, à chacun son regard
Il pensait quant à lui que bien des catastrophes
Pourraient être évitées, mais las l’homme s’égare.

Qui a bien oublié qu’il existe une force
Qui pourrait le sauver s’il sait rompre l’écorce
Des sentiments de haine, des peurs inavouées
Auxquels depuis toujours il a su se vouer.

De tous ceux qui en parle, les hommes souvent rient
Quand il ne les clouent pas tout droit au pilori.
Certains mème jadis, furent crucifiés
Pour avoir dit qu’à elle, tous devraient se fier.

Cette énergie pourtant chacun l’a bien en lui
Et il la reconnaît quand parfois elle luit.
Elle est à l’opposé des gestes de violence
L’homme devrait un jour lui laisser quelque chance.

Il se tenait assis à côté de la porte
Le dos un peu voûté, et le chapeau baissé 
Il attendait patient qu’un ami lui apporte
Enfin cette nouvelle: l’amour a triomphé !