Pauvre écorce.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 5 lecture
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Quand depuis son nombril, tout autour il regarde
L’homme ne voit d’abord que ce dont il se garde 
Il met inconsciemment une haute barrière 
Entre lui et le monde et toutes ses lumières.

Quand celui dont les yeux se trouvent un peu partout 
Dans l’iris de la biche, dans un pauvre caillou
Dans le flou d’un nuage, dans l’étoile qui brille
Comprendra qu’il n’est pas plus qu’une humble jonquille.

Si tel est son désir il pourra bien tout être 
Au delà de tout ce qu’il voit par sa fenêtre 
Il a sur la fourmi un énorme avantage
De pouvoir voir le monde à travers maints visages.

Pourtant bien trop se terrent au creux de leur coquille
Et ferment obstinément toutes leurs écoutilles 
Ils ne se croient chez eux que dans leur pré carré 
Ils ne se pensent heureux qu’en bloquant toute entrée.

S’ouvrir à tous les vents, entendre le message
De toutes vies autour, de l’oiseau de passage
Découvrir le parfum de l’humus, de la mousse
Être en admiration du brin d’herbe qui pousse,

Est-on plus vulnérable à accepter sa place
Dans ce foisonnement de ces vies qui se passent ?
Recherchant l’harmonie au milieu de l’orchestre
Chassant les fausses notes des symphonies terrestres ?

Réaliser un jour que ce qui fait sa force
C’est d’accepter enfin ce qui est sa faiblesse
C’est en heurtant un mur que souvent l’on se blesse
Plus qu’en fendant l’armure qu’est notre pauvre écorce.
Pierre Jean Boutet - Logo
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