Point de limites.

Dans les mots du poète on rencontre la vie
Qui est en toute chose quand elle sort de la nuit
Quand les mots qui l’habillent, l’incarnent aussi
A celles qu’on ne nomment, l’existence est ravie.

Le poète est démiurge, doté de ce pouvoir
Que de montrer à d’autres ce qu’ils ne sauraient voir
Si la magie des mots que parfois il maîtrise 
Ne les faisait surgir de quelque zone grise.

Sous les doigts du poète se sculptent avec des mots
Les formes les plus belles, et les corps les plus beaux
De ses doigts le poète fera mille pinceaux
Pour peindre toutes toiles à travers son propos.

Jusqu’à jouer aussi la chanson guillerette
En convoquant l’orchestre qui arrache des larmes,
La fanfare joyeuse, comme le bal musette
Le ténor magnifique ou le chanteur de charme.

Deus ex machina est ainsi le poète 
Qui construit sur sa page ce qui naît dans sa tête 
Point alors de limites à l’imagination
Car celle du poète n’a d’autre religion.