Quand je me regarde je me désole

Et quand je me compare je me désole encore »
Signé : l’Insatisfait.

Je me pensais habile à manier les mots
Mais à lire certains je me sens bien idiot.
La poésie transpire de leurs textes suaves
Je m’y essaie pourtant à tel point que j’en bave.

J’ancre tous mes propos dans un monde absurde
Celui qui est le nôtre et dont les mœurs sont rudes 
Eux savent évoquer de plus beaux paysages 
Inventer à plaisir de nouvelles images.

Je mets la poésie sans doute au service
De toutes mes idées et non pas des délices 
Que suscitent les mots, ceux choisis pour eux mêmes 
Juste parce qu’ils sont beaux et aussi qu’on les aime.

J’habille mes pensées de vers comme de rimes
Car j’aime à les voir quand ainsi elles s’expriment,
Imposant un tempo,une fréquence, un rythme
Sans prétendre jamais atteindre au sublime.

Je ne compte au rang des poètes maudits
Aussi comprenez moi lorsque je m’ébaudis
De voir des commentaires aux allures d’éloge 
Alors qu’aucun génie pourtant je ne m’arroge.