Quand le barde se barbe.

Quand le barde se barbe à concocter ses vers
Il se pose parfois l’éternelle question
Qui hante tous les siens. Où trouver le trouvère 
Qui arrive sans effort à créer l’émotion ?

Si sa muse s’amuse à lui jouer des tours
Alors que lui seul bout de parvenir au bout 
Du poème entrepris dès le lever du jour
En invoquant d’Afrique, même les marabouts.

Quand l’artiste en piste rate son numéro 
Il le reprend toujours pour n’être un zéro 
Quand le barde bafouille à ce point sur l’ouvrage
Ce n’est pas de la trouille, ça ressemble à la rage.

Le poète se répète : bien sûr, j’y parviendrai,
Quelques mots, quelques rimes et l’affaire est faite
Toutefois le lecteur sera-t-il à la fête ?
C’est bien là la question que moi je poserai !

L’aède appelle à l’aide sa belle inspiration
Il ne doit pas forcer dans cette ambition
Écrire est un plaisir et non une souffrance 
Les mots viennent tout seul si on est en confiance.

Ainsi le ménestrel qui déploiera ses ailes
Pour chanter à l’amour en l’honneur d’une belle
Ainsi fera le chantre en charmant dans son antre
Le cœur trop isolé pour que lumière y entre.

Je laisse moi ma plume courir sur le papier
Elle ignore le doute, elle ne se fait prier
Point ne prétend jamais être aussi poète 
Juste pour déclamer ce que j’ai dans la tête.