Quelques instants magiques.

Une journée de juin, assis dans le vieux cloître 
D’un prieuré ancien, niché parmi les vignes
J’ai entendu, charmé, les sons de deux guitares
Deux frères accordés, à ce point, c’est fort rare.

Philippe et Rémi ont offert, généreux,
Des musiques venues de partout dans le monde 
Classiques ou modernes, ils semblaient si heureux
De donner sans compter au public à la ronde.

Les cordes étaient grattées ou frappées ou pincées 
Mais chaque fois le son n’était que pureté 
Tout autant cristallin qu’il était métallique 
Avec des attaques pour le moins énergiques.

La virtuosité n’était jamais gratuite 
Et elle s’oubliait, vive comme une truite,
Tant les cœurs et les corps balançaient de plaisir 
À ouïr une musique dont on ne veut guérir.

Ce fut pour moi, c’est vrai, de ces moments magiques
Où la vie se présente sous ses meilleurs hospices
En présence d’amis dans un cadre idyllique
J’appréciai sans réserve ces instants de délice.