Ratures.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 4 lecture
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Parfois ce qu’on écrit, on va le raturer
Par trop insatisfait des vers qu’on a tournés  
Et on jette la page, froissée ou déchirée 
Reprenant notre ouvrage où on l’avait laissé.

S’il existe un auteur pour la belle nature
S’il y a un responsable de notre aventure
Pourquoi n’a-il jeté ce brouillon imparfait,
L’homme dénaturé, que par jeu, il a fait ?

S’il est un responsable de ce que l’on connaît 
Et si l’on ne croit guère à ce dieu si distrait
Ça n’est las que cet homme qui un beau jour est né 
Et n’a cessé depuis de si mal gouverner.

Un beau jour ? Pas vraiment à en voir les effets.
Celui qui est pourtant capable de bienfaits
Se révèle souvent, coupable de méfaits 
Ça n’est là qu’un constat, un bien trop triste fait !

Va-t-il un jour se dire, je suis dénaturé 
Que pourrais-je donc faire pour n’être raturé ?
Effacé si ne change, de la vie sur la terre
Oublié à jamais, comme l’étais naguère.

Car il est à la fois l’auteur, le personnage
Le procureur, le juge, le bourreau s’il le faut. 
Car s’il n’agit lui même, s’en chargera la faux
Qui est comme une épée mettant fin aux ravages.

Combien il se complaît à imiter l’autruche
Il s’emploie à peupler davantage sa ruche
Il triche avec les faits, il regarde ailleurs
Il croit qu’en toutes choses, il reste le meilleur.

Parfois la page blanche devrait bien le rester 
Si sur elle s’épanchent des mots à détester.
Nous sommes dans la balance un poids lourd à porter
A quelle échéance serons-nous emportés ?
Pierre Jean Boutet - Logo
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