Réveil.

J’ai vu sur l’herbe tendre pointer un pissenlit
Le printemps à tout prendre vient d’y faire son lit.
J’ai vu chanter dans l’arbre un oiseau qui pépie
Une brise légère dans le cou m’a surpris.

La lumière du jour est chargée d’un éclat 
Qui chasse de l’hiver tous les derniers frimas
Les montagnes arborent encore leurs névés 
leurs cimes, elles seules, sont toutes enneigées.

Les bourgeons sur les branches s’apprêtent à éclater 
Bientôt de belles feuilles, ils seront habillés.
La taupe se réveille et fait ses tumulus
Chaque jour, dans les champs, il y en a un peu plus.

Bientôt aux pâturages seront mis les troupeaux 
De moutons et de vaches, de chèvres et de chevaux.
Le vert prendra la place du gris dans les rameaux
Quand la saison s’installe, ce n’est à demi-mots.

Printemps reprend ses droits et conduit ces travaux
On va tous retirer nos gants et nos manteaux.
Coule aussi dans nos veines un sang un peu plus chaud
Nos vies, d’énergie pleine, chantent ce renouveau.