Sans regrets.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 4 lecture
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Je n’ouï plus au jardin les trilles espiègles 
Des oiseaux du printemps, du coucou la complainte
Je ne vois plus danser ni le blé, ni le seigle
Car est passé l’été, où ils couvrent la plaine.

Je me console avec tous les ors des feuillages
Avec les transhumances que m’offrent les nuages
Avec les soirs tranquilles tout à côté du poêle 
Les châtaignes grillées qui réchauffent la moelle.

Je n’ai plus les élans qui portent la jeunesse
Je ne me lance plus dans des combats sans cesse 
Je n’ai plus dans mon corps les mêmes allégresses 
Je n’ai plus l’impression que rien vraiment ne presse.

J’ai pourtant aujourd’hui même faim de caresses
L’impression que le temps bien plus qu’avant m’oppresse.
Je ne vais pour autant pas prier à la messe
J’accepte mais sans joie mon état de vieillesse.

Je me console avec les rires des enfants
Le plaisir que l’on a quand on les sait contents,
Avec la conviction que n’ai perdu mon temps  
Avec la douceur qu’ont pris les sentiments.

Je n’ai point de regrets sinon cette impuissance
N’avoir pu faire grand chose pour conserver nos chances
Pour changer même un peu le monde où l’on vit
J’en garde encore j’avoue quelque envie aujourd’hui.
Pierre Jean Boutet - Logo
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