Sérénité

Pourquoi faut il partir des endroits que l'on aime
Pourquoi lorsqu'on est bien le devoir vous appelle ?
Avez vous remarqué combien la vie est belle
Mais combien à la gâcher on se donne de peine ?

J'étais si bien ce jour à contempler le ciel
Quelques couples d'oiseaux s'y poursuivaient agiles
Lorsqu'une sonnerie soudaine, artificielle
Vint troubler ce moment de sensations subtiles.

Devinez ce qu'advint ? Appel impératif
D'un patron trop pressé exigeant de me voir
J'étais au paradis, j'étais un peu naïf
D'être enfin un peu libre j'avais pourtant l'espoir.

Saisissez ces instants, sans attendre qu'ils durent
Savourez ces moments, ces émotions si pures
Il ne sera donné à chacun d'entre nous
Que des occasions rares de les goûter jusqu'au bout.

Alors je me résigne mais j'ai encore confiance
Viendra bien, j'en suis sur, un jour de délivrance
Quand ces rythmes implacables qu'exigent nos emplois
Céderont avec l'âge et l'usage des lois.

Car c'est à la retraite que j'aspire ma foi
Pas celle des neurones, des muscles ou du foie
Mais à celle qui fait que l'on quitte un emploi
Pour employer son temps autrement qu'autrefois.

Que j'ai aimé pourtant ce que j'ai fait alors
Dans ce temps qu'on jeune, dans ce temps qu'on est fort
Mails il vient un moment où malgré ses efforts
L'esprit comme le corps réclament réconfort.

Pour certains je le sais c'est une abdication
Même un lâche repli vers une solution
Car la facilité est ennemi juré 
Pour ceux là qui estiment qu'il seront bien jugés.

Mais pour d'autres elle est un moment de la vie
Où il est légitime de combler ses envies
De s'occuper un peu de ses petits enfants
D'investir son talent sur quelques autres champs.