Solitaire

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 4 lecture
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Sur le pont au grand air, sous le vent de mes voiles
Quand au pied du grand mât, je tire sur la toile
Je sens sur mon visage tous les embruns salés 
Que la coque envoie en réponse aux bordées.

Je glisse en solitaire sur tous les océans 
Je vis avec moi même sur ces planchers mouvants
Je vis à la dérive sous les effets des vents
Je suis un corps flottant si insignifiant.

Alors je puis me fondre avec le ciel et l'eau
Alors je me confonds avec mon bateau
Sous des ciels constellés de myriades d'étoiles
Sur des mers que sillonnent les ailerons des squales.

Cela fait des années que je n'ai touché terre
Que sur quelques îlots pour m'y ravitailler
En eau fraîche et en fruits lorsque je peux le faire
Il n'y a âme qui vive qui puisse m'y railler.

Il m'arrive j'avoue que de parler tout seul
Pour entendre une voix, et garder le langage
Et j'écris des carnets de récits de voyages
Qu'on trouvera peut-être un jour dans mon linceul.

Un jour je suis parti, écœuré par les hommes
Lorsqu'ils ont tout trahi et la terre et ma pomme
J'ai alors tout quitté, parti à l'horizon
Pour chercher à comprendre qu'elles étaient leurs raisons.

J'ai trouvé la réponse mais n'est-il pas trop tard
Ils ont perdu le sens de leur propre existence
Coupés de leurs racines, oubliant leur essence
Coupés de la nature sous leur affreux bazar.

Sur ma coque de noix je ne suis solitaire
Je parle tous les jours à notre terre mère 
Et elle me répond par mille et un bienfaits
La terre est paradis du moins elle l'était.
Pierre Jean Boutet - Logo
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