Sur ses ergots.

Publié le 04 août 2025 moins d'une minute de lecture 5 lecture
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Que tu en étais fier de ta belle crinière 
Sur laquelle jouait en douceur la lumière 
Quand tes cheveux de jais soulignaient ta peau blanche 
Tu te sentais glorieux en tenue, le dimanche !

Tu arborais ta mèche comme un joli panache
Il ne fallait surtout qu’un vil épi la gâche 
Combien de gomina as tu pu étaler 
Sur tes cheveux qui devaient tout de noir éclater ?

Puis sont venus plus tard les premiers cheveux blancs
Que tu as effacés par de forts colorants 
Ils se firent plus rares enfin dans ta toison 
Les cheveux ne poussaient hélas plus à foison.

Tu eus beau rabattre les quelques survivants 
Sur ton crâne livide, c’est sans fin que les ans
Dégarnirent ton front autant que ta fierté 
Tu es chauve à présent, tes cheveux envolés.

La perruque hors de prix que tu colles pourtant 
Sur ton crâne dépourvu de poils t’appartenant 
Ne fait las illusion que pour ton seul ego
L’orgueilleux jeune coq a perdu ses ergots.
Pierre Jean Boutet - Logo

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