Sur un air de manège.

Publié le 04 août 2025 2 minutes de lecture 5 lecture
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Si tout était léger comme un flocon de neige
On pourrait s’envoler sans besoin d’aucun rêve 
Le cœur pourrait flotter comme un bouchon de liège 
La vie s’écoulerait sur un air de manège.

Las nous avons du plomb accroché aux semelles
Comme se tient l’enfant suspendu aux mamelles.
Nous sommes bien trop lourds pour être supportés 
Nous sommes bien les pires que la terre a portés.

Alors bien sûr on rêve pour tenter d’oublier,
On écrit des romans, on malaxe la glaise
On fait de la musique, on peint pour que ça plaise,
Cette boue et ce sang qui souillent nos souliers.

De nos corps et nos chairs nous avons fait des armes
Pour détruire et blesser, pour déclencher des larmes
Nous aurions pu choisir de danser et chanter 
Si nous savons le faire, nous préférons tuer.

Alors je ne peux plus jouer à faire semblant
À effacer le noir pour tout repeindre en blanc
À cacher le sordide en chantant la beauté 
À jouer les candides, sans être dégoûté.

Je continue bien sûr à voir tomber la neige
À voir son manteau blanc habiller tout un monde
Mais je ne monte plus sur tous les faux manèges 
Tandis qu’hélas le mal est la bête féconde.
Pierre Jean Boutet - Logo
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