Tant de cris.

Écoutez tous ces cris qui résonnent sur terre
Cris de joie, cris d’amour ou de colère amère 
Cris aussi de victoire aussi cris de détresse 
Jamais ils ne se taisent, non jamais ils ne cessent.

Car tous les hommes crient et ce dès qu’ils sont nés,
Quand cela a du prix, il leur faut le clamer
Parfois le cri est clair, il est même éclatant
Parfois plus assourdi, presque un gémissement.

Entendez tous ces cris, comme ils font tumulte
Quand les hommes souffrent ou qu’entre eux ils luttent
Lorsque ils sont heureux, qu’ils font alors la fête 
Ce sont toujours des cris qu’ils lancent à tue-tête.

Tant de cris qui se perdent et ne sont entendus
Quand bien même ils crèvent, d’être aussi perdus
Tant de cris inutiles pour les indifférents
Qui baissent tous la tête pour rentrer dans le rang.

Tous ces cris font les notes, comme une ritournelle
De cette mélodie, joyeuse ou rebelle
D’une humanité dont l’avenir chancelle
Quand elle devient sourde et un peu plus cruelle.

Quand elle ne veut entendre que des cris de victoire
Quand elle ne veut croire qu’aux seuls cris à sa gloire
Quand elle veut ignorer ceux que poussent ses frères 
Pas plus ceux des enfants ou bien ceux de leurs mères.

Lorsque ces cris se noient dans une indifférence
Ou bien ces eaux trop froides, tout au sud de la France.
Lorsque l’inaction devient aussi cruelle
Lorsque l’humanité se renie, se morcelle.