Tant pis !

Est-ce un effet de l’âge ou bien des habitudes
Que vous frappe ainsi la grande lassitude ?
La vieillesse n’est-elle au final qu’attitude
Ou un renoncement pétri de certitudes ?

À quoi bon se dit-on se battre et lutter
Quand toute sa vie à un mur s’est cognée 
Son envie de changer tout ce qui ne va pas
Que l’on s’est épuisé dans tous ces vains combats ?

Quand vous quitte l’espoir qu’on avait chevillé 
Et au corps et à l’âme de ses jeunes années, 
Quand la flamme s’éteint au cœur de ce foyer 
Qu’à coup de convictions, bien on entretenait,

Alors on se retrouve comme coquille vide
Comme un cœur déserté, et un esprit lucide.
On se sent envahi d’une grande fatigue
On n’a plus cette envie de rompre les digues.

On se dit plus jamais on ne m’y reprendra
Fini de se trouver toujours dans de beaux draps.
Je m’en vais profiter, égoïste, du monde
Je ne veux gaspiller, plus même une seconde.

On ferme alors les yeux sur quelques turpitudes 
Pour retrouver un peu de cette plénitude, 
Où on pourra goûter le plaisir d’être en vie
En se disant aussi, c’est comme ça, tant pis !