Tel quil est.

La vie des gens heureux c’est plutôt ennuyeux
La vie est tragédie, du bonheur y en a peu.
C’est pourquoi le poète parle plutôt de ceux
Qui ont de la tristesse qui leur coule des yeux.

Le bonheur est fugace, il est bien éphémère 
Le plaisir ou la joie font autour la lumière 
Comme des feux de paille éclairent la misère 
Et l’amour, lui non plus, souvent ne dure guère.

Citez-moi des poètes qui n’ont dit tout cela
Qui ont chanté la vie sans pleurer ses coups bas
Qui n’ont pas regretté ces combats inutiles
Qui n’ont pas dénoncé nos passions si futiles ?

La méthode Coué a certes fait ses preuves
Pour donner le moral en dépit des épreuves 
Le poète parfois y cède volontiers
S’il refuse de voir le monde tel qu’il est.

De la mère nature il louera la beauté
Sans omettre d’en dire aussi la cruauté 
De l’homme il chantera toutes les qualités 
Sans oublier non plus qu’il est cupidité.

Le poète ne doit être aveugle ou myope
Sa vision n’est pas plus celle qu’avait Cyclope
Il regarde les choses sans une concession
Il perce l’arc en ciel d’un monde en tension.