Torrents...

Des larmes ont coulé et elles étaient si claires
Qu'on ne les aurait cru chargées de tant de peine
La salive a germé aux coins de mille lèvres 
On pouvait tous y voir briller la folle haine

Le sang qui a jailli de mille plaies ouvertes
Parmi les pauvres corps dont la terre est couverte
Le pus et les sanies qui colorent les peaux
Dégagent une odeur qui heurte les naseaux.

L'eau qui viendra laver ces scènes insupportables
N'effacera jamais ces traces innommables 
Elles resteront gravées dans les cœurs et les âmes 
Qui en seront blessés bien au delà du drame.

L'encre sort de ma plume comme un torrent de larmes
Elle rougit du sang versé du fait des armes
Elle rougit de honte en pensant aux alarmes
Dont tant d'hommes ont fait fi, aveuglés par les charmes 

De cet argent qui coule, sans odeur ni couleur 
Que celles de ces guerres dont il est bien l'auteur
De cet argent menteur qui à l'égal d'un dieu
Est devenu moteur de ces actes odieux.