Tous les sens, tout le sens.

Quand je vois de mes yeux la beauté de ce monde 
Quand je sens dans ma bouche des saveurs qui m’inondent
Quand je touche ta peau ce satin si précieux
Quand j’entends la musique qui me parle des cieux 
Quand je hume un parfum qui m’invite à rêver 
Je me dis quel malheur si j’en étais privés !

Privés de l’un ou l’autre ou plusieurs de mes sens
Quel serait mon vécu qu’une triste existence ?
Même exacerbés ceux qui me resteraient 
Ne m’en restitueraient pas la réalité.
Que serais-je alors qu’un homme assoiffé ?

Assoiffé des plaisirs que procurent nos sens
Lorsque qu’aucune douleur n’a montré sa présence 
J’imagine la vie que nous aurions alors
Si nous étions dotés de plus de sens encore.
Quel festival alors de sensations nouvelles !

Nouvelles expériences, nouvelles découvertes 
L’herbe nous semblerait-elle encore aussi verte ?
Nouvelles émotions dans de nouveaux décors 
Et quels nouveaux plaisirs ressentiraient nos corps ?
Quel regard sur le monde poserions-nous dès lors ?

Dès lors serions nous sages ou plus faibles encore
Verrions-nous les messages qui viennent de dehors ?
Comprendrions-nous ce monde mieux que nous le faisons
Comprendrions-nous comment tous nous le défaisons ?
Aurions-nous lors acquis le sens de la raison ?

La raison qui invite à aimer sa maison.