Tout comme fait un germe.

Je te sens là qui rôde à observer ta proie 
Qu’espères-tu ainsi provoquer mon effroi ?
Si tu savais ma chère combien je ne te crains
Je sais depuis toujours quel sera mon destin.

Quand viendra l’heure où tu m’ouvriras tes bras
Je n’aurai qu’une peur lorsque tout finira 
D’emporter des regrets de voir derrière moi
Un monde qui à sa perte s’en va hélas tout droit.

Je quitterai mes proches un sourire aux yeux 
Pour tous ces grands bonheurs bien vécus grâce à eux.
Espérant leur laisser en guise d’héritage 
Ce trésor qu’est l’amour lorsqu’on en fait partage. 

Tu auras beau faucher avec rage ces têtes 
Qui clament tout à tour la vie est une fête 
Tu ne feras obstacle à mille autres naissances 
Qui mèneront alors nouvelles existences.

Et peut-être qu’un jour viendra ce temps miracle
Où nul ne verra plus d’aussi tristes spectacles
Que des hommes se battre et jeter dans tes bras
Tant d’êtres innocents arrachés ici-bas.

Toute vie doit pouvoir arriver à son terme
Une fin qui ne soit la volonté d’autrui
Une vie doit grandir tout comme fait un germe
Dont l’ultime destin est de donner des fruits.