Tout droit

Une brise de mer chargée d'embruns iodés
Me heurte le visage en bourrasques salées 
Les chocs de notre coque sur la mer agitée 
Remontent en vibrations dans mes jambes mouillées.

Quand je fais front aux vagues mes larmes alors se mêlent 
A l'eau de mer qui coule sur ma peau au teint blême 
Je peux crier ma rage, ma douleur et ma peine
Sans que personne n'entende jusqu'où s'étend ma haine.

J'en veux aux éléments et à la terre entière 
Eux seuls peuvent absorber mon trop plein de chagrin
Eux seuls peuvent encaisser sans paroles trop fières 
Tout ce qui veut sortir, ce que mon cœur retient.

Je hais l'adversité qui m'a pris mes amours
Mes seules raisons de vivre avec la haine autour
Je vomis le hasard qui a pu enlever
De mes bras inutiles, la joie de mes levers.

Alors je vais tout droit vers ces nuages noirs
Vers ce grain annoncé, la tempête lointaine
Pourquoi n'y pas noyer puisqu'il n'y a plus d'espoir
Mes remords, mes regrets dans les abysses mêmes.