Trêve de discours.

Lorsqu’on est un gamin on se croit si fortiche
Qu’à toutes occasions on criera vite chiche !
On se brûle les doigts, s’écorche les genoux
Mais on va de l’avant, le monde est à nous.

On arrive à vingt ans, on est tout plein d’allant 
La vie on veut la mordre, la vivre à pleines dents 
On bouillonne d’envies et on n’est qu’impatience
D’être au mieux de sa forme, on n’en a pas conscience.

Puis on devient adulte on se sait fort capable
D’affronter les épreuves, de monter sur la table
On prend de mauvais coups, on compte ses victoires
On se raconte encore quelques jolies histoires.

Lorsqu’on devient plus vieux, qu’on se croit enfin sage 
Disposés à donner aux jeunes des messages
On refuse souvent d’enfin tourner la page
On veut croire très loin le terme du passage.

Quand on est vraiment vieux, prisonnier de sa cage
Qu’on n’est plus autonome, de son corps un otage
On aspire parfois à mettre un point final
A un trop long voyage quand il n’y a plus de bal.

Vient un jour le bilan, il n’y a rien devant
Un regard en arrière, on se dit c’est trop court
Il reste tant à faire, mais trêve de discours,
Seul compte d’être fier, de ce qui fut avant.