Un bandeau sur les yeux.

Pour sa propre santé pour sa propre survie
Ne faut-il las parfois c’est vrai faire ce choix ?
Devenir un peu borgne au pire de la vie
Pour ne point y sombrer tant est lourd tout son poids.

N’admirer et ne peindre que de joyeux tableaux
Et ne verser de pleurs que s’ils coulent de joie
N’apprécier et n’entendre que de bien gais morceaux
Et ne jamais gémir qu’à de doux vibratos.

Ne sentir et goûter que les plats les meilleurs
Seuls ceux que l’on nous sert sur un plateau d’argent,
Ne vouloir et rêver jamais que d’être ailleurs
En compagnie toujours de bien honnêtes gens.

Quant à moi je n’ai pas ce bandeau sur les yeux
Non pas que le malheur ait accablé mes jours
Mais je sais tout ce que je tiens de mes aïeux 
Que le monde hélas n’est pas fait que d’amour.