Un émouvant pèlerinage.

Des cailloux ont roulé sous ses pauvres semelles
Le sentier se devine parmi les hautes herbes.
Il suit la faible trace qui mène à la chapelle 
Guidé par une voix dont il comprend le verbe.

Silhouette incertaine dans un sombre manteau
Cela fait combien d’heures qu’il marche sans un mot ?
Poussé par une fièvre, il marmonne un chant
Qui n’est que pour lui même et le pousse en avant.

On croise comme lui parfois des pèlerins 
Qui avancent sans bruit sur mille et un chemins
Qui font ce grand réseau qui mène à Compostelle
Avec des convictions qui leur donnent des ailes.

Mais lui c’est différent, il cherche un lieu précis 
À la suite d’un vœu il y a même construit
Il y a bien des années comme un abri en pierres
Pour y remercier après bien des prières,

Celle qui répondît à ce grand désespoir 
Quand il a cru perdu et la mère et l’enfant
Victimes l’une et l’autre d’un terrible accident 
Et qui ont survécu à cette triste histoire.

C’est là qu’est son seul but et sa seule promesse
De venir tous les ans pour rendre grâce à celle
Par quelques mots sincères qui valent bien des messes
Qui lui a fait ce don qui rend sa vie si belle.