Un homme libre

Il est d’un autre siècle , il est d’un autre temps 
Et les rides à son front en témoignent pour lui
Il est d’un autre temps que les hommes aujourd’hui
Ne peuvent pas comprendre, qui encore l’entend ?

Il parle du désert comme de l’océan 
Leurs vagues immenses, la puissance du vent
Du diadème là-haut sur la voûte étoilée
De cette solitude que rien ne vient troubler.

À quel point on s’encombre de choses inutiles :
Il suffit d’un point d’ombre dans un lieu très tranquille
D’un peu d’eau, d’une coque, enfin d’un dromadaire 
Pour retrouver la paix, au sein de l’univers.

Il voit avec tristesse combien change le monde
Tant d’endroits où la vie est hélas moribonde
Mis à part le désert qui lui est immuable
Hormis les seules danses qu’ont les dunes de sable.

Mais qui voudra l’entendre dans tout ce brouhaha ?
Qui ira choisir l’âne, aller cahin-caha
Laisser le 4/4 sur le bord du chemin
Pour vivre le présent sans penser à demain ?

Il est d’un autre siècle où les cartes étaient vierges
D’une époque où n’étaient si nombreuses les cages
Où l’homme était libre avant que d’être sage
Où l’on osait encore s’éloigner de la berge.