Un livre ouvert.

Comme les voiles fines tendues au creux des cols 
Pour capturer de l’eau dans les replis d’Eole
Je tends autour de moi pour capturer les mots
Les images, les sons des sortes de plumeaux 

Viennent s’y accrocher des ondes invisibles
Qui flottent dans l’éther sans nous être sensibles
J’obtiens parfois un la, pour dire ma chanson
Où l’image fugace qui se transforme en sons.

Car les mots qui me viennent sont bien d’abord musique
Avant d’avoir un sens, ils doivent me bercer
Leur seule existence a des pouvoirs magiques 
Quand sous la mélodie l’histoire va percer.

Je suis un livre ouvert empli de pages vierges
Où les mots semblent heureux de venir se poser
Je n’ai lors nul besoin de prières ou de cierges
Ni de les convoquer, il me suffit d’oser.

D’oser leur dire à tous vous êtes bienvenus
D’oser sans hésiter mettre mon cœur à nu,
Je ne suis qu’une page libre et sans ratures 
Où suivre à votre gré vos propres aventures.

Je ne vais ni vous tordre, ni vous faire plier 
Pour vous faire à tout prix entrer dans des modèles.
Je vous offre le vers pour pouvoir y chanter
À vous de décider de vous en contenter.