Un souvenir lointain.

Quand je ne serai plus qu’un souvenir lointain
Une photo jaunie perdue sur l’étagère 
Quand il n’y aura plus d’hier, ni de demain
Quand je ne serai plus qu’une âme passagère.

Serai-je autre chose pour les gens à venir
Qu’une vie du passé, qu’un vague souvenir 
Ou plus probablement je vais m’évanouir 
Disparaître à jamais, mais est-ce bien le pire ?

Quand je vois à quel point on s’empare des morts
Comme des étendards que l’on brandit à tort.
A trop les invoquer à l’appui de leurs causes
Les hommes du présent à leur gré en disposent.

Qu’on me laisse tranquille dans les limbes où je suis 
À l’abri de ces troubles qui s’abattent aujourd’hui.
Qu’on lise par hasard quelques un de mes vers
Ce sera déjà plus que tout ce que j’espère.

Quand je ne serai plus, rien d’autre qu’un soupir
Poussé par quelques uns qui m’auront vu partir,
Je vivrai pour un temps comme une ombre assoupie,
Au fond de leurs mémoires où je serai tapi.