Une langue avide.

Publié le 04 août 2025 moins d'une minute de lecture 6 lecture
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Une langue de brume monte de la vallée 
Glisse à travers les gorges de la Tet encaissée 
Une nappe avide qui veut tout avaler
Et dans la haute plaine voudrait tout y noyer.

Quand je vois avancer en course inexorable 
Le flot blanc à la masse légère et impalpable 
Je ressens cette ouate qui s’en va tout gommer
Et effacer ce monde dans lequel je vivais.

La nature pourtant est bien plus indulgente
Que ne sont les hommes qui leurs brouillards répandent
Se dissipe toujours la brume au soleil 
Mais pas les puanteurs que les hommes réveillent.

Une chape épaisse vient envahir le monde
Nulle part elle ne laisse une terre féconde 
Je la vois avancer de seconde en seconde
Et plonger toutes choses dans une mort immonde.
Pierre Jean Boutet - Logo
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