Une ombre qui savance.

Il vit dans le lointain une ombre qui s’avance :
Est-ce bien toi la mort qui serait en avance ?
Non je ne suis que l’homme qui met dans la balance
Plutôt la fin de tout, que de faire abstinence.

Je suis le destructeur de ce monde unique
Je ne suis né un jour que pour sa fin tragique.
Un Dieu m’a enfermé dans ce lieu minuscule
Et pour m’en échapper, je fais bien des calculs.

Ce monde est trop petit, mon orgueil est immense
Seul l’univers autour m’est destiné je pense.
Qu’importe les dégâts que je fais par ici
Qu’importe si l’enfer j’ai fait d’un paradis.

Alors des voix s’élèvent pour lutter contre l’ombre
Mais elles ne sont assez, elles ne sont en nombre
Et trop brève est la course qui mène à l’abîme 
La chute sera courte de l’homme à sa cîme.

Et au dessus de l’ombre ricane un Dieu pervers
Qui a bien des visages, celui du billet vert
Qui a enfanté l’ombre qui règne à présent 
Sur le globe qui crève sous ses jeux incessants.

À portée de ma main une ombre qui s’avance
Est-ce bien toi la mort qui me tendrait la main ?
Oui c’est bien moi, tu sais déjà je pense
Que ton propre visage est identique au mien.