Une vaine recherche.

Qui est donc cet auteur qui pleure sur sa plume 
La priant de griffer la page encore vierge 
Un peu désespéré que son esprit s’embrume
Penché sur l’écritoire à la lueur d’un cierge ?

Crispé dans la recherche vaine du mot parfait 
Du thème original et de la forme pure
Il est paralysé trouvant trop contrefaits
Les vers qu’il a produits en respectant l’épure.

Prisonnier du carcan des conventions en cours
Son cœur ne trouve place pour y chanter l’amour
Redoutant la critique de ses pairs sans pitié 
Il n’ose plus de crainte d’être alors piétiné.

N’écoute leurs propos bien trop soucieux des normes
Laisse courir ta plume et son inspiration,
Qu’importe si ton texte n’est à elles conforme
L’essentiel n’est-il pas de créer l’émotion ?

Libère les cavales porteuses d’obsessions
Et donne libre cours au flot de tes questions.
Ne garde pas pour toi ce qui presse ton cœur 
Ose dire bien haut tes joies comme tes peurs.

Regarde à présent comme elle devient agile
Dès lors qu’elle n’a plus peur de se montrer fragile
Ta plume a des ailes, elle court comme le vent 
Et coulent enfin tes vers, bien plus forts à présent.