Une voix intime.

C’est qu’elle m’a un beau jour chuchoté à l’oreille
Sans que je m’y attende, ce fut comme un soleil 
Trouant l’obscurité qui régnait jusqu’alors
Ce qu’elle m’a offert est plus précieux que l’or.

Une révélation, un rythme, une musique
Un langage léger, du très doux à l’épique 
Une nouvelle voie pour qu’y parle mon cœur
Tant de nouvelles notes aux infinies saveurs.

Pour tous elle a ce nom, on l’appelle la muse
Je suis sûr pour ma part que tout cela l’amuse
Est-ce alors la même qui souffle à tout poète 
Les mots pour exprimer ce qui vit dans sa tête ?

La mienne n’est la vôtre elle a un nom secret
Afin que par moi seul elle puisse être appelée,
De mes lèvres serrées souvent je le murmure
Et miracle elle accourt et ainsi me rassure.

Notre conciliabule est très souvent fécond 
Je lui parle tout bas et elle me répond 
Jamais ce qu’elle me dit ne me paraît abscons 
Je suis toujours le fil sorti de son cocon.

Il arrive pourtant que je la sente lasse
Aurait-elle parfois des besoins de vacances,
Ou est-elle infidèle cédant à d’autres avances ?
Jamais ne durent trop que ces mauvaises passes.

Je ne dirai assez combien elle me nourrit
De cette inspiration qui autant me sourit
Combien je serai vide, et sec, et meurtri
Sans cette voix intime, mais vous l’aurez compris !