Verra-t-on un hiver en été ?

Pour qui sonne ce glas qui vient troubler la fête 
Que peine à bien comprendre toute l’humanité.
Qui semble de toujours n’avoir idée en tête 
Que combler ses désirs comme priorité ?

Le pied sur la pédale accélère encore
Arriver à freiner, n’aller dans le décor ?
Cela semble impossible pour les tyrans d’abord
Qui, question de bêtise, battent tous les records !

Chaque année tout s’aggrave un peu plus chaque fois 
Au point que moi, dans l’homme, j’ai perdu toute foi.
Je vois avec tristesse la nature souffrir 
Et de mille manières mes semblables mourir.

Je sais trop qu’après moi rien ne sera pareil
De ce que j’ai connu, tout ce qui est merveille 
Le vol du papillon ou le miel de l’abeille
Le chant du rossignol, le coucher du soleil.

Je sais ce qui est perdu à jamais, pour toujours 
Qu’aucun geste ne peut même s’il est d’amour
Ressusciter ce qui, disparu, a été 
Pas plus qu’on ne verra un hiver en été.