Vers le ciel.

Elle pointe vers le ciel dès l’enfance sa cime
Elle sait que la lumière lui donne l’énergie 
Elle fouille aussi le sol de toutes ses racines
En recherche de l’eau et de sources de vie.

Regardez cet élan, voyez ce trait d’union
Entre terre et azur, la plante, une oraison
Une forme de vie dépourvue de raison
Qui connaît un chemin que nous nous ignorons.

Nous marchons en surface, autrefois nous rampions
Nous étions animaux, animaux nous restons
Nous creusons sans pitié, juste pour prélever 
nous volons bien plus haut,mais sans nous élever.

Seules nos cathédrales ressemblent à ces arbres 
Dressées comme des flèches qui tendent vers les cieux
Nos erreurs capitales enfantent tous les marbres
Qui dans les cimetières dorment au nom de dieux.

Nous sommes par nature des dévoreurs du monde
Nous nous multiplions par milliers par seconde
Nous voudrions, ambitieux, atteindre les étoiles 
Mais ce sont nos défauts qui l’avenir dévoilent.

La fleur bien après nous poursuivra son chemin
Quand nous aurons scellé bêtement nos destins
Elle n’a pas d’orgueil à embrasser le ciel
Elle ignore à jamais nos choix artificiels.