Vibrations.

À lire des auteurs à la plume légère 
Inspirés de ce souffle qui n’appartient qu’aux grands
À lire d’un Cadou, d’un Bobin les mots clairs 
J’éprouve à l’instant de curieux sentiments.

À quoi me sert d’écrire si maladroitement
Quand eux y parviennent si élégamment ?
La poésie habite leur textes simplement 
Quand tout ce que j’écris m’apparaît si pesant !

Je crains que la raison ne soit bien trop présente 
Dans toutes mes pensées, quand je la crois absente. 
Quand je veux m’exprimer et parler droit au coeur 
C’est bien trop par ma tête que passe mon humeur.

J’éprouve ce besoin de guider le lecteur.
Ce besoin de conclure l’histoire que je conte,
D’en dire une morale, d’en tirer la leçon 
Impose trop souvent un sens selon mon coeur.

Alors que je voudrais qu’un vent de liberté
Souffle sur tous ces mots à ma vie arrachés. 
Alors que j’aimerais les voir mieux emporter
Celui qui me lit vers sa propre vérité.

D’ailleurs n’ai-je pas trop de cette prétention 
De cette outrecuidance d’avoir à nos questions
De réponses acquises, de conclusions sensées 
Quand je suis comme tous, perdu voire paumé ?

Mystères et miracles pleins d’interrogations 
Les seules vérités sont bien les sensations. 
La vie est ressentis, elle est émotions 
C’est à la poésie d’en dire les vibrations.