Voyage immobile.

Oserai-je vous dire ? Je n’aime les voyages
Ceux que l’on fait ailleurs pour sa curiosité 
Je préfère du monde comprendre le message 
Que connaître des lieux juste à visiter.

J’ai bien assez bougé mais je n’ai assez lu
Pour savoir que partout bien qu’ils soient inconnus
Les hommes sont pareils bien plus que différents 
Le saurais-je bien mieux en allant voir ces gens ?

Tous ont besoin d’amour et de sécurité 
Tous savent la valeur d’une forte amitié 
Tous voudraient une vie à l’abri des malheurs
Des famines et des guerres qui déchirent les cœurs.

Je trouve dans les livres le détail de leurs vies
Je vois des reportages où tout est bien décrit.
Et de tous ces voyages en terre inconnue
Je reviens bien plus sage, et bien moins ingénu.

Je me sens comme un arbre, ancré à des racines
Que je me suis choisies, et j’admire le ciel
Qui est partout le même si les yeux sont pluriels
De ces vies innombrables que ainsi j’imagine.

Du pôle à l’équateur changent les paysages
Mais l’homme y est partout je le sais de passage.
Je voudrais que le mien ne soit qu’un flot de mots
Un voyage sans fin jusqu’au dernier repos.