Voyez pour moi le givre est mieux que la chaleur

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 4 lecture
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La chaleur trop m’accable et me met en sueur
C’est une véritable garce.
Quand la plus belle histoire qui un beau jour m’advint
Sans crier gare vint quand il faisait moins vingt
Tout était pris dans la glace.

Un matin de janvier, où tous les bois craquaient
Le froid d’anthologie les faisait éclater 
Un festival de claquettes 
À peine emmitouflée d’une pauvre pelisse
Et en claquant des dents, ma cousine se glisse
Dans mon logis la pauvrette.

Remerciant le ciel d’un temps si peu clément 
Je lui ouvris mes bras j’avoue très tendrement
Et la nature a parlé 
Dis-moi le bûcheron ta fille a dix-huit ans
On sait qu’à cet âge, où l’on est plus enfant
Un bel oiseau va s’envoler.

Quand les frimas enfin se furent évanouis 
Quand les frimas enfin se furent évanouis 
Après que nous ayons tous deux aussi fort jouis
La fille abandonna la place
Regagna son logis, avec mon paletot
Après m’avoir tout bas murmuré à bientôt 
Que reviennent les saints de glace.

De ce jour j’ai brûlé sans cesse de l’espoir
Du retour de la belle du matin jusqu’au soir
À veiller sur le thermomètre 
À attendre le froid, le gel, le moindre givre
Rien qu’à voir le zéro, j’en étais presque ivre
Mais cet instant n’a pu renaître.

Son père, son papa eut d’la chance cette fois 
Son père, son papa eut d’la chance cette fois 
Tant vendu ce jour là, de troncs dans tous ses bois
Qu’il devint lors fort riche.
Il décida d’aller alors sous les tropiques
Vers tous ces bois précieux qu’on trouve en Afrique 
Là où jamais le froid ne niche.

Je prie depuis que ma chanson, par dessus l’horizon
Je prie depuis que ma chanson, par dessus l’horizon
Aille lui rappeler la couche et le bel édredon 
Qui ont réchauffé nos deux corps
Lui fredonner pour qu’elle n’oublie ce rude coup de froid
Qui fit de nous ce matin là, à jamais reine et roi
Et de l’amour un vrai trésor.
Pierre Jean Boutet - Logo
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