Beautés éphémères.

Qui d’autre que Nature atteint la perfection
Après bien des ratures, des épreuves sans nom.
Après bien des milliers ou des millions d’essais
Elle accouche parfois d’un être dit parfait.

Cet être abouti qui résiste au temps 
A ses vicissitudes, traverse les printemps.
Modèle d’équilibre avec ce qui l’entoure
Et avec qui il file le plus parfait amour.

Que survienne pourtant souvent imprévisible 
Un changement majeur et c’en sera fini
Du résultat superbe trônant en majesté 
Qui par cette tourmente en sera balayé.

N’en est-il pas ainsi de l’œuvre de l’artiste
Longuement peaufinée par des doigts exigeants, 
Qui se retrouvera parfois en bout de piste
Si par mode du jour, il ne convient aux gens ?

Car tout est éphémère, juste question de temps.
Selon quelle échelle, juger donc de l’instant 
De la valeur d’une œuvre placée hors de son temps ?
L’imparfait, le parfait balayés tout autant.

Si la beauté subjugue ce n’est point sans raison
C’est que sera atteinte alors la perfection. 
L’objet est éphémère mais jamais la beauté 
C’est elle qui s’inscrit dans notre éternité.