Des artistes bavards.

Des milliers chaque jour ou des millions peut être 
Qui s’envolent ensuite par portes ou fenêtres 
Des poèmes jaillis de nos âmes inquiètes,
De nos cœurs guillerets appelant à la fête.

Qu’ils soient bons ou mauvais, à quelle aune d’ailleurs ?
Qu’on les aime ou non en pensant aux meilleurs,
Ils battent comme un pouls au gré des émotions
Et sont lourds ou légers comme des papillons.

L’essentiel n’est-il pas qu’ils atteignent leur cible
Celle qui quelque part veut croire à l’impossible.
Ils s’en vont remuer les espoirs ou les peurs
Tout à tour bienfaisants ou de vrais crève-coeur.

Écoutez leurs chansons, entendez bien leurs cris
Tous fruits de nos passions qui passent dans l’écrit.
Ils ne donnent leçons, ce sont des mots amis
Nés au bout de crayons réveillés dans la nuit.

Plutôt que de s’en plaindre allez craindre plutôt 
Les jours de grand silence quand se tairont ces mots
Quand ne s’entendront plus ces artistes bavards
Que le dernier discours sera un cauchemar.