Tout nest poésie ?

La poésie habite toutes choses infimes
La goutte de rosée ou le câlin zéphyr
La poésie, avec, très souvent elle rime,
Sur un air de violon ou un discret soupir.

Au pied des pyramides elle se moque bien
De cet orgueil des hommes à côtoyer le ciel
Elle voit le grain de sable qui tournoie pour un rien
Elle rit avec l’abeille et sa goutte de miel.

Elle n’est pas à l’aise avec trop d’ostensible 
Car à ce qui se cache elle est plutôt sensible
La perle au coin de l’œil, le joli grain de peau
La branche qui balance et berce le moineau.

Elle n’a pas besoin de musique en fanfare
Mais plus de ritournelle ou des lueurs d’un phare 
Le doux bruit du ressac l’emporte en voyage
C’est un tapis volant dépourvu de bagages.

Ma poésie pourtant s’en écarte souvent
Lorsque partout autour soufflent de mauvais vents 
Elle charrie alors des rumeurs de colère
Où les hideux parfums qu’on répand sur la Terre.

Et si elle a du mal à vous toucher au cœur 
Si vous n’aimez du tout ces relents de rancœur 
Ne vous attardez pas, passez votre chemin
Ailleurs les poésies ont l’odeur du jasmin.